mercredi 18 mai 2011

Moins de pétrole dans les transports : $400 Mds par an



"Les pays qui cherchent à réduire leur dépendance vis-à-vis du pétrole et les émissions issues du secteur des transports doivent soutenir le développement, la distribution et l’adoption de nouvelles technologies" indique un rapport publié par le Forum économique mondial et le cabinet de Conseil en stratégie Booz & Company.

Cela passe par une approche politique structurée, des partenariats public-privé forts, une action de couverture des risques et une approche collaborative dans les financements.
Les transports mondiaux et les énergies fossiles entretiennent des liens inextricables. Plus de 60 % des 87 millions de barils de pétrole consommés chaque année servent à alimenter les systèmes de transport du monde entier ; et les combustibles fossiles liquides représentent plus de 96 % de l’approvisionnement énergétique actuel pour le secteur des transports.

L’étude Repowering Transports estime à 400 milliards de dollars le montant des investissement annuels nécessaires pour parvenir à une pénétration de 25 % des sources d’énergie alternatives (électricité, biocarburants, GNV/GPL) d’ici à 2030 et réduire la consommation totale de pétrole de 0,5 % par an dans les transports.
Ces besoins en capitaux sont modérés si on les compare aux 740 milliards de dollars dépensés chaque année dans le monde en subventions pour le pétrole, ou encore au chiffre d’affaires mondial du secteur des transports (4 500 milliards de dollars US). L’étude montre que le manque de financement pour le développement des transports « verts » n’est pas lié à un problème de disponibilité des fonds, mais plutôt à l’incertitude de l’environnement réglementaire et aux difficultés dans l’évaluation des risques encourus.
Pour parvenir à cette diversification énergétique, le rapport propose une approche politique en deux volets. D’une part la mise en place d’une réglementation (taxes carburant, taxes carbone). D’autre part des politiques spécifiques pour les différentes technologies, déployées en fonction des atouts concurrentiels de chaque pays. « La compréhension des opportunités et défis de l’offre énergétique pour l’ensemble des modes de transport est une entreprise très complexe. Ce rapport est le premier à proposer un tel cadre global pour identifier les facilitateurs de progrès et assurer le déploiement des technologies le plus large possible », explique Nick Pennell, vice-président de Booz & Company.

A titre d’exemple, Repowering Transport aborde le cas de la Chine, dont le programme d’investissement de 15 milliards de dollars dans le secteur du véhicule électrique, relayé par une collaboration public-privé très forte, vise à mettre 5 à 10 millions de véhicules électriques en service d’ici à 2020. Le rapport met également en avant le Brésil, qui mène depuis 30 ans une politique de soutien au développement des biocarburants, une technologie qui alimente aujourd’hui plus de 20 % de l’ensemble de son transport national. Le Brésil continue à soutenir les biocarburants à ce jour, dépensant jusqu’à 2,5 milliards de dollars par an en allégements fiscaux et autres incitations à la consommation.

« Selon les conclusions du rapport, le pétrole restera le carburant dominant pour le transport au cours des 20 prochaines années, mais des partenariats novateurs entre le secteur privé, le secteur public, le monde universitaire et la société civile sont en train d’accélérer le développement des technologies alternatives », explique John Moavenzadeh, chargé des questions liées aux industries de la mobilité au Forum économique mondial.
Le rapport établit un cadre pour identifier les partenariats les plus utiles à chaque point du cycle de vie d’une technologie. Il contient en outre des études de cas portant sur des partenariats (nationaux et internationaux) réussis, avec notamment des exemples issus du Canada, de la Suède, du Royaume-Uni et des États-Unis.

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