"Les pays qui 
cherchent à réduire leur dépendance vis-à-vis du pétrole et les 
émissions issues du secteur des transports doivent soutenir le 
développement, la distribution et l’adoption de nouvelles technologies" 
indique un rapport publié par le Forum économique mondial et le cabinet 
de Conseil en stratégie Booz & Company.
Cela passe par une approche politique structurée, des 
partenariats public-privé forts, une action de couverture des risques et
 une approche collaborative dans les financements.
Les transports mondiaux et les énergies fossiles 
entretiennent des liens inextricables. Plus de 60 % des 87 millions de 
barils de pétrole consommés chaque année servent à alimenter les 
systèmes de transport du monde entier ; et les combustibles fossiles 
liquides représentent plus de 96 % de l’approvisionnement énergétique 
actuel pour le secteur des transports.
L’étude Repowering Transports estime à 400 milliards de 
dollars le montant des investissement annuels nécessaires pour parvenir à
 une pénétration de 25 % des sources d’énergie alternatives 
(électricité, biocarburants, GNV/GPL) d’ici à 2030 et réduire la 
consommation totale de pétrole de 0,5 % par an dans les transports.
Ces besoins en capitaux sont modérés si on les compare 
aux 740 milliards de dollars dépensés chaque année dans le monde en 
subventions pour le pétrole, ou encore au chiffre d’affaires mondial du 
secteur des transports (4 500 milliards de dollars US). L’étude montre 
que le manque de financement pour le développement des transports 
« verts » n’est pas lié à un problème de disponibilité des fonds, mais 
plutôt à l’incertitude de l’environnement réglementaire et aux 
difficultés dans l’évaluation des risques encourus.
Pour parvenir à cette diversification énergétique, le 
rapport propose une approche politique en deux volets. D’une part la 
mise en place d’une réglementation (taxes carburant, taxes carbone). 
D’autre part des politiques spécifiques pour les différentes 
technologies, déployées en fonction des atouts concurrentiels de chaque 
pays. « La compréhension des opportunités et défis de l’offre 
énergétique pour l’ensemble des modes de transport est une entreprise 
très complexe. Ce rapport est le premier à proposer un tel cadre global 
pour identifier les facilitateurs de progrès et assurer le déploiement 
des technologies le plus large possible », explique Nick Pennell, 
vice-président de Booz & Company.
A titre d’exemple, Repowering Transport aborde le cas de
 la Chine, dont le programme d’investissement de 15 milliards de dollars
 dans le secteur du véhicule électrique, relayé par une collaboration 
public-privé très forte, vise à mettre 5 à 10 millions de véhicules 
électriques en service d’ici à 2020. Le rapport met également en avant 
le Brésil, qui mène depuis 30 ans une politique de soutien au 
développement des biocarburants, une technologie qui alimente 
aujourd’hui plus de 20 % de l’ensemble de son transport national. Le 
Brésil continue à soutenir les biocarburants à ce jour, dépensant 
jusqu’à 2,5 milliards de dollars par an en allégements fiscaux et autres
 incitations à la consommation.
« Selon les conclusions du rapport, le pétrole restera 
le carburant dominant pour le transport au cours des 20 prochaines 
années, mais des partenariats novateurs entre le secteur privé, le 
secteur public, le monde universitaire et la société civile sont en 
train d’accélérer le développement des technologies alternatives », 
explique John Moavenzadeh, chargé des questions liées aux industries de 
la mobilité au Forum économique mondial.
Le rapport établit un cadre pour identifier les 
partenariats les plus utiles à chaque point du cycle de vie d’une 
technologie. Il contient en outre des études de cas portant sur des 
partenariats (nationaux et internationaux) réussis, avec notamment des 
exemples issus du Canada, de la Suède, du Royaume-Uni et des États-Unis.
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