Beaucoup d’entre vous connaissent sans doute l’outil de
conception « 3D Cuisine » du géant du meuble suédois Ikea. Installé en
quelques instants sur les ordinateurs familiaux, il permet à chacun de
composer, avec des images en trois dimensions, la cuisine de ses rêves
en plaçant ici un caisson bas, là une hotte aspirante, ailleurs une
armoire à vaisselle.
Atex System a transposé ce jeu de grands enfants dans le monde pourtant
sérieux et normé des équipements de sécurité industriels.
La petite et ingénieuse société rémoise conçoit, fait
fabriquer et commercialise des « coffrets antidéflagrants ». Il s’agit
de boîtiers étanches et blindés qui protègent les installations
électriques dans les environnements à risques tels que les raffineries
off shore, les silos à grain ou les stations-service. Pour percer et se
démarquer sur ce marché de niche austère, Atex System a donc développé
son propre logiciel de conception en 3D téléchargeable gratuitement et
utilisable par le client. Comme le fait l’acheteur d’une cuisine,
l’industriel peut aller chercher les boîtiers et ustensiles dans le
catalogue d’Atex System pour composer l’objet de ses rêves à coups de
souris. « Cela permet au client de bien exprimer sa demande et de
visualiser le prototype en trois dimensions », explique le gérant Yves
Sinzot. L’entreprise est la seule à offrir un tel service qui évite des
incompréhensions dans un secteur « B to B » très international.
Cet ingénieux logiciel, « Designer 3D », a été développé
par le centre technique DINCCS de Charleville-Mézières, spécialisé dans
l’ingénierie numérique, avec le soutien de « Carinna », l’incubateur de
la région Champagne-Ardenne via son réseau de développement
technologique.
L’application 3D, dont les données sont cryptées avant d’être jetées
dans les eaux indiscrètes de la Toile, va de pair avec une politique web
très développée. Plutôt que d’attendre le curieux sur son site, Atex
System va de l’avant. Disposant d’un informaticien dans sa petite équipe
de cinq personnes, l’entreprise a pris très au sérieux la question de
son référencement sur internet. Elle a longuement étudié les algorithmes
des moteurs de recherche, et son site multilingue, son blog, ses
comptes sur les réseaux sociaux et sa newsletter lui permettent d’être
avantageusement classée. Tapez « Atex » (c’est en fait le nom de la
directive européenne concernant les boîtiers antidéflagrants) sur
google.fr, vous verrez que l’entreprise rémoise atteint la deuxième
place. Pas mal pour une petite boîte installée dans un discret bureau de
la place d’Erlon.
Son activisme sur le net et ses prospections sur le terrain permettent à Atex d’être de plus en plus présente à l’international.
L’entreprise, fondée en 2002, réalise déjà 20 % de son chiffre
d’affaires (de 1 million d’euros) au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est,
en Afrique de l’Ouest et en Europe. Les demandes de devis qui tombent
chaque jour d’Irak, du Sri Lanka, de Russie ou de Dubaï laissent
présager d’un intéressant décollage pour la start-up rémoise. Un
directeur du développement international sera recruté cette année.
Par Julien Bouillé, L’UNION Economie d’entreprise Marne 14 Juin 2011
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