L’Usine Nouvelle - Après l’Allemagne, c’est l’Italie qui
 décide de sortir du nucléaire. Cela aura-t-il un impact sur l’industrie
 électronucléaire française ?
Jeanne Lubek - Cela aura un impact mais nous ne pouvons commenter ces 
décisions souveraines. Il faudrait une enquête complémentaire pour 
quantifier les conséquences de ces décisions. Notre enquête actuelle ne 
prend pas en compte la période après Fukushima puisqu’elle a été 
construite en début d’année (avant le séisme du 11 mars, Ndlr). De plus,
 les chiffres utilisés sont ceux produits pour l’année 2009. Il s’agit 
d’une photographie à un instant T. Elle pourra être comparée ensuite 
d’une année sur l’autre.
Vous dites que le secteur représente 2% du Produit 
intérieur brut (PIB) si l’on prend en compte la valeur ajoutée directe*,
 indirecte et induite. Cela revient-il à dire que la fin du nucléaire 
amputerait le PIB de 2% ?
Notre étude ne mène pas à cette conclusion. Elle dit simplement qu’en 
cas d’arrêt brusque du nucléaire, nous savons que 2% du PIB serait 
perdu. Mais cette énergie serait remplacée et la perte –  au moins 
partiellement – compensée. Grâce à cette étude, nous savons déjà ce que 
nous risquons de perdre.
Renoncer aux EPR serait une perte d’emplois importante 
selon cette enquête. Pourquoi ?
Il ne s’agit pas d’une perte d’emplois. Mais construire un EPR crée des 
emplois pérennes. 8530 emplois directs et indirect sont générés en 
France pendant la phase d’études et de construction d’un EPR sur le 
territoire national. 3 750 emplois s’il se construit à l’étranger. Puis 1
 650 emplois sont ensuite générés pendant 80 ans, pour l’exploitation, 
l’alimentation en uranium et le démantèlement.
L’enquête annonce que 125 000 emplois directs sont créés
 par l’ensemble de la filière électronucléaire. Comment ce chiffre 
a-t-il été obtenu ?
Nous avons choisi d’avoir une définition restrictive de ces emplois 
directs. Nous avons commencé par identifier les entreprises qui sont 
spécialisés dans l’électronucléaire. Puis, dans les comptes de ces 454 
entreprises, nous avons regardé les chiffres d’affaires correspondant 
exactement à la filière afin d’établir les emplois directement lié au 
nucléaire. Avec les emplois indirects (achats liés à l’activité) et les 
emplois induits (associés aux dépenses des employés directs et 
indirects) le poids socioéconomique est de 410 000 emplois.
Quelles sont les entreprises que vous avez identifiées 
dans l’étude ? Les géants de l’atome sont-ils prédominants ?
Il a bien sûr les grands donneurs d’ordre comme EDF et Areva. Puis des 
acteurs institutionnels comme le CEA qui représente 4 000 emplois dans 
le secteur de l’électronucléaire. Suivent les entreprises de taille 
importante comme Bouygues-chantiers nucléaires, ou Spie nucléaire. Puis 
viennent les PME qui ne sont pas négligeables puisqu’elles représentent 
le tiers représentent le tiers des entreprises spécialisées identifiées.
 
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