C’est
ce que précise une étude quantitative menée par PwC, pour le compte
d’Areva. Dans le détail, le secteur compterait 125 000 emplois directs,
soit 4% des emplois dans l’industrie. Au lendemain du référendum sur la
sortie du nucléaire en Italie, ces chiffres ont un certain écho. Analyse
et explications avec Jeanne Lubek, responsable de l’enquête et
économiste chez PwC.
L’Usine Nouvelle - Après l’Allemagne, c’est l’Italie qui
décide de sortir du nucléaire. Cela aura-t-il un impact sur l’industrie
électronucléaire française ?
Jeanne Lubek - Cela aura un impact mais nous ne pouvons commenter ces
décisions souveraines. Il faudrait une enquête complémentaire pour
quantifier les conséquences de ces décisions. Notre enquête actuelle ne
prend pas en compte la période après Fukushima puisqu’elle a été
construite en début d’année (avant le séisme du 11 mars, Ndlr). De plus,
les chiffres utilisés sont ceux produits pour l’année 2009. Il s’agit
d’une photographie à un instant T. Elle pourra être comparée ensuite
d’une année sur l’autre.
Vous dites que le secteur représente 2% du Produit
intérieur brut (PIB) si l’on prend en compte la valeur ajoutée directe*,
indirecte et induite. Cela revient-il à dire que la fin du nucléaire
amputerait le PIB de 2% ?
Notre étude ne mène pas à cette conclusion. Elle dit simplement qu’en
cas d’arrêt brusque du nucléaire, nous savons que 2% du PIB serait
perdu. Mais cette énergie serait remplacée et la perte – au moins
partiellement – compensée. Grâce à cette étude, nous savons déjà ce que
nous risquons de perdre.
Renoncer aux EPR serait une perte d’emplois importante
selon cette enquête. Pourquoi ?
Il ne s’agit pas d’une perte d’emplois. Mais construire un EPR crée des
emplois pérennes. 8530 emplois directs et indirect sont générés en
France pendant la phase d’études et de construction d’un EPR sur le
territoire national. 3 750 emplois s’il se construit à l’étranger. Puis 1
650 emplois sont ensuite générés pendant 80 ans, pour l’exploitation,
l’alimentation en uranium et le démantèlement.
L’enquête annonce que 125 000 emplois directs sont créés
par l’ensemble de la filière électronucléaire. Comment ce chiffre
a-t-il été obtenu ?
Nous avons choisi d’avoir une définition restrictive de ces emplois
directs. Nous avons commencé par identifier les entreprises qui sont
spécialisés dans l’électronucléaire. Puis, dans les comptes de ces 454
entreprises, nous avons regardé les chiffres d’affaires correspondant
exactement à la filière afin d’établir les emplois directement lié au
nucléaire. Avec les emplois indirects (achats liés à l’activité) et les
emplois induits (associés aux dépenses des employés directs et
indirects) le poids socioéconomique est de 410 000 emplois.
Quelles sont les entreprises que vous avez identifiées
dans l’étude ? Les géants de l’atome sont-ils prédominants ?
Il a bien sûr les grands donneurs d’ordre comme EDF et Areva. Puis des
acteurs institutionnels comme le CEA qui représente 4 000 emplois dans
le secteur de l’électronucléaire. Suivent les entreprises de taille
importante comme Bouygues-chantiers nucléaires, ou Spie nucléaire. Puis
viennent les PME qui ne sont pas négligeables puisqu’elles représentent
le tiers représentent le tiers des entreprises spécialisées identifiées.
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