A la demande du ministère en charge
de l’Ecologie, l’Ineris a réalisé un rapport préliminaire sur les
émissions dans l’air intérieur de polluants volatils par des produits
d’entretien et des désodorisants. Ce rapport, étape préalable à une
démarche d’étiquetage obligatoire des produits de consommation courante,
attire l’attention sur le manque de données concernant les émissions de
ces polluants.
Le travail de l’Ineris vise à éclairer le ministère
chargé de l’Ecologie sur la politique à définir en vue d’une extension
des mesures d’étiquetage obligatoire à des produits de grande
consommation pour lesquels les expositions dans l’air intérieur sont
susceptibles de présenter un risque sanitaire. Le rapport rendu public
le 19 avril complète une étude réalisée par l’Institut en 2009 sur les
données disponibles relatives aux émissions des produits de consommation
courante dans l’environnement intérieur. L’étude, conduite en 2010,
concerne uniquement les composés organiques volatils (COV) pour une
exposition chronique par inhalation, dans un environnement domestique.
L’émission de particules, l’exposition par voie cutanée ou l’exposition
des professionnels du nettoyage ne sont pas abordés.
Cette étude souligne le déficit de données accessibles
sur les émissions de substances polluantes par les produits de grande
consommation et la nécessité de réaliser des travaux expérimentaux
complémentaires. Ainsi, quelle que soit la catégorie de produits
d’entretien et la forme (liquides, sprays, lingettes, etc.), le
formaldéhyde et le benzène sont des substances pour lesquelles il est
nécessaire d’affiner la connaissance des expositions potentielles. Il
apparaît également important d’approfondir les premiers enseignements
obtenus sur l’exposition potentielle et la dangerosité à long terme des
fragrances sensibilisantes (famille des terpènes : limonène, linanol,
etc.) émises par les désodorisants.
La démarche dans laquelle s’inscrit cette étude répond
aux engagements pris dans le cadre du Grenelle de l’environnement et
inscrits dans l’article 40 de la loi Grenelle 1 qui prévoit, à partir de
2012, de soumettre les produits d’ameublement, de construction et de
décoration à un étiquetage obligatoire précisant notamment leurs
émissions en polluants volatils. Cet article stipule également que
« dans un délai d’un an à compter de la publication de la présente loi,
l’Etat publiera une étude sur la nécessité d’étendre ces mesures à
d’autres catégories de produits de grande consommation susceptibles de
polluer l’air intérieur dans les domiciles ou les lieux publics clos
tels que les produits d’entretien ou ayant pour fonction d’émettre des
substances volatiles dans l’air ambiant ».
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